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Le bois tropical durable

Les principales problématiques liées à l’exploitation industrielle du bois peuvent être atténuées par un aménagement durable des concessions forestières, une exploitation forestière à impact réduit et un développement de certification forestière par les entreprises forestières actives dans les forêts guinéennes.

L’aménagement forestier durable et l’exploitation forestière à impact réduit

Une concession forestière aménagée durablement peut parfois atteindre une surface de plusieurs centaines de milliers d’hectares. L’exploitation par l’entreprise attributaire y est alors progressive (une surface dédiée annuellement) et sélective (quelques arbres abattus par hectare) sur des durées maximales pouvant aller de 20 à 30 ans afin de s’assurer de la régénération et de la reconstitution (nouveaux plants d’arbres issus de semences et croissance des arbres non abattus) des ressources forestières qui auront été prélevés. Contrairement à l’Afrique centrale, l’aménagement forestier dans les forêts guinéennes n’est pas généralisé, voire inexistant. Des initiatives sont nécessaires pour réaliser des inventaires forestiers pour quantifier les espèces d’arbres présentes, et développer / mettre en œuvre des plans de gestion complets conformément aux lois applicables. En l’absence de plans d’aménagement forestier fiables, il est impossible d’assurer la durabilité environnementale, sociale et économique de la gestion forestière.

L’exploitation à faible impact (EFI) consiste en des opérations d’exploitation forestière planifiées et contrôlées afin de réduire au maximum leurs impacts sur les forêts. Plusieurs pratiques sont recommandées :

  • Inventaires forestiers préalables à la récolte
  • Cartographie des arbres individuels à prélever
  • Planification avant la récolte des routes, pistes de débardage et aires de déchargement
  • Constructions de routes, aires et pistes selon des méthodes respectueuses de l’environnement
  • Recours à des techniques adaptées d’abattage et de tronçonnage pour éviter le gaspillage
  • Exécution d’évaluations postérieures à la récolte pour apporter un retour d’expérience aux gestionnaires de la ressource et aux équipes d’exploitation.

Le bois tropical certifié … “Use it or lose it”

L’image du bois tropical a de plus en plus souffert au cours des dernières décennies. Malheureusement, il y a (encore) une surexploitation et le bois tropical n’est pas abattu de manière durable partout dans le monde.

Si les bois sont boycottés, les forêts tropicales perdent leur valeur économique et politique et la pression est alors forte pour les défricher à des fins agro-pastorales ou agro-industrielles (hévéa, cocotier, palmier à huile). L’interdiction de l’usage du bois tropical est donc un non-sens écologique.

Egalement, les approvisionnements en bois basés uniquement sur le fonctionnement des marchés peuvent avoir des conséquences négatives sur la biodiversité, les communautés locales et le stock de carbone forestier.
L’approvisionnement sans déforestation s’assure qu’aucune conversion forestière pour des besoins agricoles ou de plantations industrielles ne doit avoir lieu dans des forêts ayant des grands stocks de carbone (HCS), une grande valeur en biodiversité ou culturelle (Haute Valeur de Conservation, HVC), ou de forêts faisant l’objet de conflits sociaux. Un engagement zéro-déforestation est un objectif qui permet d’atténuer ces trois types de risque.

Le concept du bois certifié apporte au consommateur des garanties sur la gestion des forêts et sur la traçabilité des différents produits à base de bois grâce à un système de contrôle indépendant. Ce système permet l’apposition d’un label sur le produit fini.

Les politiques publiques et les consommateurs privés doivent donc s’engager dès maintenant en faveur de l’utilisation du bois labellisé, également sous sa forme tropicale.

La certification et la traçabilité des bois garantissent la préservation des forêts du monde et leurs biodiversités tout en luttant contre le changement climatique.