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The human context

Comme pour de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne, les pays abritant les forêts guinéennes sont caractérisés par un faible développement économique et une croissance démographique importante. L’indice de Développement Humain reste très bas, allant de 0.44 à 0.61 mais en croissance. Même si le niveau de développement est encore globalement faible, le dynamisme économique se traduit par des croissances du PIB parmi les plus rapides du continent africain. Les économies des pays sont essentiellement basées sur l’agriculture et l’extraction des ressources naturelles (y compris la pêche) et minières. A cet effet, les milieux forestiers, convertis ou non-convertis, sont d’une grande importance pour le maintien des activités économiques, sociales et culturelles.

Caractéristiques générales des principaux pays des forêts guinéennes (source : World Economic Outlook Database du FMI, World Population Review)

PaysSuperficie (km2)Pop. (Mio)D. pop. (hab/km2)PIB/Hab (USD/an)*Croiss. Pop./anIDHTaux d’ alphab.
Guinée 245,857 13.9 56 2,039 2.4% 0.48 41%
Sierra Leone 71,740 8.6 120 1,608 2.2% 0.45 42%
Liberia 111,369 5.3 48 1,413 2.1% 0.48 61%
Côte d’Ivoire 322,463 28.3 87 6,103 2.5% 0.54 56%
Ghana 238,535 33.6 140 8,343 1,9% 0.61 79%
Nigeria 923,768 219 237 5,853 2.4% 0.54 61%

* PIB a justé au pouvoir d’achat

Une démographie dynamique …
L’Afrique de l’Ouest comptait plus de 391 millions d’habitants en 2019, soit 30 % de la population totale de l’Afrique. Le Nigeria compte à lui seul plus de la moitié de la population de l’Afrique de l’Ouest avec près de 240 millions d’habitants. La croissance démographique est très forte : l’Afrique de l’Ouest gagne près de dix millions d’habitants chaque année et devrait atteindre 454 millions d’habitats d’ici 2050.

La forte dynamique de population en Afrique de l’Ouest est à la fois un potentiel (population active importante par rapport à la population âgée) et un défi pour les états à économie fragile. Le taux de chômage est élevé et il se traduit par une part très importante du secteur non formel de l’économie.

Les statistiques nationales sont à affinées cependant, en raison de taux d’urbanisation variables. Ainsi, les densités de population humaine dans les forêts guinéennes sont contrastées, passant par exemple de 2-5 habitants par km² dans les zone rurale du Libéria à 50-150 par km² au Nigeria.

Une richesse ethnique et linguistique

L’Afrique de l’Ouest compte de très nombreuses ethnies souvent très mélangées et transfrontalières. L’environnement géo-climatique conduit à avoir deux espaces de vie assez différents.

C’est la savane d’Afrique de l’Ouest qui est l’interface entre le monde de la forêt du Sud et les routes commerciales du désert du Sahara. Le peuplement historique s’est effectué d’est en ouest, selon cette bande géographique. Chaque pays est donc confronté à la cohabitation entre les côtiers et les Sahéliens du centre.
Le Golfe de Guinée, où se trouvent les forêts guinéennes, constitue un espace réunissant des peuples liés par l’histoire, les langues et les traditions culturelles. Les principales zones de population jadis isolées les unes des autres se connectent entre elles et donnent naissance à un bassin de peuplement ouest-africain structuré par un réseau de villes en forte croissance dont un grand nombre est situé dans les zones côtières et parfois frontalières (Lagos, Cotonou, Accra, Abidjan et Lomé).

À la suite du découpage des états du sud vers le nord, nombre d’ethnies se sont retrouvées éclatées entre plusieurs états. L’Afrique de l’Ouest compte un grand nombre de groupes ethno-linguistiques qui se différencient par le lieu d’habitat, la culture, le mode vie ou la langue. En zone forestière, les peuples de la région comptent de nombreuses ethnies fragmentées, organisées historiquement en clans autonomes.

Pour disposer d’une vue générale, des regroupements ont été opérés entre les ethnies « cousines » sous le nom du peuple le plus représentatif, ou d’une appellation rassembleuse. Il ne s’agit en aucun cas d’une vision rigoureuse sur le plan strictement scientifique.

Les grands foyers linguistiques d’Afrique de l’Ouest (source : OCDE)

Les peuples qui vivent dans la région forestière méridionale, le long des côtes atlantiques sont par exemple les groupes ethno-linguistiques suivants : Akan, Ewé, Yorouba, Edo, Igbo, Mendés, Themné, Krou, Krio, Kpellé, Créole, etc. La région abrite aussi une population importante des groupes ethno-linguistiques Mandingues et Peuls, venus pour ces derniers de la région sub-sahélienne.

Les migrations urbaines vers les grandes villes, capitales régionales, modifient notablement les répartitions ethniques et favorisent autant la mixité que l’installation de populations exogènes.

Outre les langues nationales officielles telles que le français, l’anglais, le portugais et l’espagnol, les nombreuses langues parlées par les ethnies dans la région du golfe de Guinée appartiennent au groupe Nigero-Congolais, familles des langues sud atlantiques, mais aussi ouest atlantiques, mandées, voltaïques, adamaouennes, et bantoues, ce qui constitue une richesse culturelle importante.

Pour plus d’informations :
Des regards sur les peuples : https://www.peuplesdumonde.voyagesaventures.com/
L’aménagement linguistique dans le monde : https://www.axl.cefan.ulaval.ca/

L’importance des communautés locales dans la mise en œuvre de PAPFor

Les paysages où PAPFor intervient, sont des paysages humains où biodiversité et populations locales vivent côte à côte et sont en fait interdépendantes. S’il est vrai que la plupart des menaces pesant sur la biodiversité sont d’origine humaine, les solutions le sont également.

PAPFor intervient en pourtour des Aires Protégées pour soutenir des activités économiques qui ne détruisent pas l’environnement et permettent un développement durable. Ces activités varient d’un paysage à l’autre et incluent : développement de l’apiculture, amélioration des pratiques agricoles, agroforesterie, promotion des chaînes de valeur pour l’extraction durable de produits forestiers non-ligneux, programmes de cacao-culture sous ombrage respectant le couvert forestier, plans d’aménagement pour l’extraction durable du bois, développement d’énergies durables etc. Le programme promeut aussi une plus grande part des décisions de gestion des Aires Protégées par les communautés riveraines et un partage des bénéfices plus équitable.

Le programme intervient également dans l’appui à la mise en place de forêts communautaires et le développement d’initiatives pour l’éco-tourisme ainsi que l’éducation environnementale.