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Le cacao

Le terme "cacao" (cacahualt dans la langue nahuatl des Aztèques) désigne les graines du cacaoyer. Le cacaotier ou cacaoyer a besoin d’un climat à la fois chaud et humide, il pousse donc sur une bande de terre située entre 20° nord et 20° sud de l’équateur. La plupart des variétés poussent mieux à l’ombre des grands arbres. Les fruits de l’arbre, les cabosses de cacao, poussent directement sur le tronc ou les vieilles branches de l’arbre et sont récoltés au cours de deux grandes saisons de récolte par an. Elles sont récoltées à la main, puis coupées pour en extraire les fèves de cacao. Une fois récoltées, les graines de cacao sont fermentées et séchées pour être transformées en fèves de cacao nécessaires à la fabrication du chocolat.

Un cacaoyer dans une plantation sous ombrage
Une cabosse fraîchement récoltée contenant les fèves de cacao
Séchage de fèves, dans une plantation soutenue par le programme PAPFor
La vente de fèves de cacao peut représenter des revenus non négligeables pour les communautés rurales

La production mondiale de cacao n’a cessé d’augmenter au cours des 50 dernières années et devrait continuer à croître. La majeure partie de la production provient d’Afrique de l’Ouest (plus des 2/3).

L’augmentation globale de la production mondiale de cacao masque les grandes disparités entre les pays. Comme le montre le tableau ci-dessous, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Cameroun figurent parmi les plus grands producteurs mondiaux de fèves de cacao

Production de cacao (t)
Rang mondial Pays 1961 1980 2000 2018
1 Côte d’Ivoire 85 000 417 222 1 401 101 1 963 949
2 Ghana 415 200 277 200 436 600 947 632
4 Nigeria 197 000 153 000 338 000 332 927
5 Cameroun 75 100 117 053 122 600 307 867
11 Sierra Leone 2 840 8 497 12 000 50 150
13 Togo 11 550 16 300 6 600 41 235
17 Guinée 1 500 4 000 3 300 20 700
23 Liberia 670 3 709 3 100 8 225

Source : « Cacao (beans) », FAOSTAT, FAO, UN - https://atlasocio.com/classements/economie/agriculture/classement-etats-par-production-cacao-feves-monde.php

La superficie totale de la production de cacao est estimée à 8 millions d’hectares, avec un rendement moyen de 150 à 500 kg/ha/an.

La culture du cacao en Afrique de l’Ouest couvre quelque six millions d’hectares qui fournissent environ 70 % de la production mondiale totale. La Côte d’Ivoire et le Ghana sont les plus grands producteurs, suivis du Nigeria et du Cameroun. Au début du 21e siècle, la production de cacao est passée d’environ 2 000 000 de tonnes à environ 3 000 000 de tonnes en 2010 et à environ 4 500 000 tonnes en 2020. Au total, environ 6 millions de personnes sont employées dans l’industrie du cacao en Côte d’Ivoire.

L’expansion de la culture de cacao et la déforestation

La culture du cacao est un processus à forte intensité de main-d’œuvre. La viabilité économique de cette culture n’est qu’un des défis de la chaîne d’approvisionnement du cacao. Les agriculteurs sont souvent confrontés à de faibles rendements dus à une faible productivité, à la dégradation de la fertilité des sols, aux parasites et à d’autres facteurs environnementaux. Cette situation, associée à un marché croissant pour les fèves de cacao avec peu ou pas de valeur ajoutée, entraîne le "développement" de nouvelles zones ; ainsi, si l’expansion de la zone cacaoyère a contribué à augmenter la production, cela s’est fait au détriment des terres forestières. La déforestation est un risque croissant dans certaines régions en raison de l’empiétement sur les réserves forestières et les zones protégées, de la pression exercée par la migration des personnes en situation d’insécurité foncière et du manque de connaissances sur les meilleures pratiques agro-forestières, même au sein de la population agricole.

Les inquiétudes concernant la baisse de la production due au vieillissement et à la maladie des arbres ont poussé certains gouvernements à lancer de vastes programmes de réhabilitation et de replantation qui fournissent aux agriculteurs du matériel de plantation amélioré, des produits chimiques de protection des plantes et des engrais. Comme les propriétaires de petites exploitations ne tirent pas un revenu suffisant de leur cacao pour acheter des intrants externes, la plantation mixte traditionnelle de cacao, d’arbres forestiers et fruitiers et de quelques palmiers à huile est considérée par certains comme une alternative à une approche à fort niveau d’intrants.

Des études montrent que les conditions d’une production durable ne sont pas réunies et que d’importants changements structurels dans le secteur du cacao sont nécessaires pour atteindre cet objectif. Ces changements concernent la viabilité économique du cacao dans les petites exploitations, l’utilisation extensive des terres et l’impact écologique de la pratique actuelle de la culture du cacao.

Il existe de plus en plus d’initiatives de labellisation pour la production de cacao « éco-responsable » se basant notamment sur une culture sous ombrage, évitant ainsi la destruction totale de la forêt.

Dans les paysages PAPFor par exemple, RSPB a mis en place un programme dans le paysage de Gola qui assure un impact environnemental minimal -dont le meilleur respect du statut de conservation du Gola Rainforest National Park en Sierra Leone - et des revenus équitables aux communautés.

Un exemple de chocolat « vert » produit dans un paysage PAPFor : Gola Rainforest Chocolate. © RSPB